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Je bois et qui boit a comme moi raison saine.
Si je bois, c’est pour Lui pardonnable fredaine.
Dieu, dès le premier jour, savait que je boirais,
Puis-je, en ne buvant pas, rendre sa science vaine ?

76

Ah ! ne laisse jamais la tristesse t’atteindre,
Et d’absurdes soucis troubler tes jours, t’étreindre.
N’abandonne ni fleurs, ni livres ni baisers
Avant que le destin furtif vienne t’éteindre.

77

Bois ! le vin chasse au loin les misères abjectes
Et vos pensers troublants, Soixante-douze sectes !
Ne fuis pas l’alchimiste, il saura dissiper
En toi mille soucis, soucis dont tu t’affectes.