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Si généreuse et tendre en commençant !… Pourquoi ?
Et m’avoir abreuvé de délices !… Pourquoi ?
Maintenant ne songer qu’à me déchirer l’âme !
Que t’ai-je donc pu faire ? Et je redis… Pourquoi ?

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Que mon âme souhaite idoles, houris, reines,
Que ma main tous les jours tienne des tasses pleines !
On me dit : « Dieu te donne enfin le repentir ! »
Je n’en veux pas ! Or donc, plus de paroles vaines.

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Au cabaret tu fais l’ablution au vin :
Peux-tu purifier ton nom en pareil bain ?
Sois heureux… La pudeur a déchiré son voile ;
Chercher à le recoudre ? Y songer serait vain.