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51

Ma venue ici fut sans profit pour la terre,
Mon départ ne nuira nullement à la sphère ;
Je n’entendis jamais dire à nul la raison
De la venue et du départ ni pourquoi j’erre.

52

Nous serons effacés du sentier de l’amour,
Le destin nous broiera sous ses talons un jour ;
Paresseux porte-tasse, allons, quitte ta pose,
De l’eau ! car je serai la terre du labour.

53

Du bonheur d’autrefois ne reste que le nom ;
Hormis le vin nouveau, plus un vieil ami, non !
Ne détourne donc pas ton geste de la tasse
Car elle est toujours là, seul anneau du chemin.