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De ceux faisant le vin qu’on tire du dattier
Et de ceux dont les nuits se passent à prier,
Nul n’est en terre ferme et tous un jour se noyent.
Sauf Un, le sommeil voit tous les autres ployer.

49

La voix planant au ciel, des profondeurs jaillie,
Te dit cent fois par jour, pauvre âme enorgueillie :
« À cet instant précis, comprends que tu n’es pas
« L’herbe qui reverdit après qu’on l’a cueillie. »

50

Les faux savants subtils, les creux parleurs diserts
Sont morts se querellant en mots vains et déserts.
Va ! toi, simple, choisis le doux jus de la grappe,
Deviens, mangeant des raisins secs, comme les verts.