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Le vin est le rubis, la tasse, son logeur,
Corps dont le vin est l’âme à la gagnante ardeur,
Tasse de fin cristal où la vigne miroite,
Larme où frémit, caché, le plus pur sang du cœur.

40

Celui qui fit mon être (il ne m’en a rien dit),
Veut-il pour moi le Ciel ou bien l’Enfer maudit ?
Mais du pain, une femme et du vin sont richesse,
Garde pour toi le Ciel auquel tu fais crédit.

41

Bien et mal sont tous deux dans la nature humaine,
Du bonheur au malheur l’obscur destin nous mène.
N’accuse pas le ciel car, pour le sage esprit,
Il est plus impuissant que l’homme en son domaine.