Page:Omar Kháyyâm - Rubaiyât, 1910, trad. Marthold.djvu/28

Cette page a été validée par deux contributeurs.


21

Puisque je fus créé au hasard du destin
Et que ma fin viendra d’un décret incertain,
Lève-toi, ceins tes reins, agile porte-tasse,
Je noierai le néant de ce monde en du vin.

22

Khayyâm édifia la sagesse en cherchant,
Au brasier des chagrins consumé sur le champ ;
Le destin a coupé les cordes de sa tente
Et le marchand d’espoir l’a vendu pour un chant.

23

Khayyâm, pourquoi pleurer ainsi sur tes péchés ?
Gagnes-tu rien à voir tes pleurs jamais séchés ?
Pas besoin de pardon pour qui fut toujours juste
Et la pitié ne va qu’aux pécheurs débauchés ?