Page:Olympe de Gouges - Le Mariage inattendu de Chérubin.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mariée ; peut être ſes intentions ſont bonnes ; il faut, Monſieur le Juge, faire exécuter ſes ordres. (À Baſile, en le pinçant par la manche.) Est-ce que vous ne m’entendez pas ?

Basile.

Pardonnez-moi, Monſeigneur. (À part.) Diable m’emporte ſi je devine.

Nicolas.

Eſt-ce que je ne ſerons pas avec elle ?

Brid’oison.

Tu n’eſ pas néceſſaire. Il faut être circonſpect & reſpecter la volonté des Grands.

Nicolas.

Quelle chienne de volonté ! Auſſi cela me fâche. Tenez, je craignons que ce Page n’ait de mauvaiſes intentions. On l’aſſure bien méchant pour les jeunes filles.

Brid’oison, en colère.

Je crois, ma foi de Juge, qu’il fait le mutin. Je te donne de ma houlette, ſi tu ne finis pas. Voyez donc ce petit garçon ; ça veut raiſonner de ce où il n’a rien à voir. Je t’apprendrai… entends-tu bien ? Hé, hé ! (Il remue la tête.)

Le Comte.

Raſſure-toi, Nicolas ; je ſerai caché dans un coin, & je verrai tout. (À Brid’oiſon.) Allez donc, Monſieur le Juge, & vous auſſi, Nicolas, raſſurer la mariée, en lui diſant que Chérubin veut faire valoir ſes droits, mais gardez-vous de lui dire que je dois être caché ; repréſentez-lui ſeule-