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Scène XII.


SUSANNE, FIGARO.


Susanne.

Adieu, mon Figaro. Ce jour me rappelle notre mariage. Celui-ci ne ſera pas auſſi gai, ni auſſi couru : n’eſt-ce pas, mon ami ?

Figaro.

Non, ma chère Suſanne. Tout ici va clopin, clopant. Le Mari eſt un imbécile ; la prétendue va dire Oui comme ſi elle prononçoit des vœux. Parle-moi de notre amour : nous mettions tout en danſe ; on ſe ſouloit, on ſe ruoit pour courir à notre mariage. À celui-ci on s’en retournera dans ſon triſte ménage, ſans y rapporter le plaiſir de la noce.

Susanne.

Tâchons au moins, par notre gaieté, de rappeller cet heureux jour à ceux qui s’y ſont trouvés.

Figaro.

Tu crois cela fort aiſé !

Susanne.

Oui, ſi tu m’aimes encore.

Figaro.

Que veux-tu dire ?

Susanne.

Je m’entens. Adieu, Figaro.

(Elle ſort)