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Le Comte.

Que dites-vous, Baſile ?

Basile.

Je regarde, Monſeigneur, le lever du Soleil : ſes rayons m’offuſquent les yeux. Je me plaignois, mais il m’en impoſe. (Le Théâtre achève d’être éclairé.)

Le Comte, à part.

Ce maudit Figaro a donné la manie à tous mes Gens de faire de l’eſprit.

Fanchette.

Monſeigneur, je vais me retirer.

Le Comte.

Quoi ! ſans me dire un mot ſur la ſituation de votre cœur ? Si vous avez abſolument de la répugnance pour Nicolas, je romprai ce mariage.

Fanchette.

Quels que ſoient mes ſentimens, je dois obéir à mon père. Puiſqu’il faut que je ſois établie, j’aime autant ce garçon qu’un autre.

Le Comte.

C’eſt fort bien, Fanchette ; vous ſerez une femme raiſonnable. Je veux abſolument obtenir votre confiance. Allez auprès de Madame la Comteſſe ; on vous prépare des ajuſtemens que vous ornerez plus qu’ils ne vous embelliront.

(Fanchette ſort.)