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Fanchette.

Non, Monſeigneur. Je crains moins avec vous qu’avec lui.

Le Comte, regardant Baſile.

Cette réponſe naïve eſt aſſez méchante. Qu’en penſez-vous, Baſile ?

Basile, gravement.

Il y a beaucoup de choſe à dire là-deſſus, Monſeigneur.

Le Comte, à Fanchette.

Vous n’êtes pas auſſi heureuſe que votre couſine : elle adoroit Figaro. Le pauvre Nicolas, je crois, ne ſera pas auſſi fortuné.

Fanchette.

Si l’amour vient avec le tems, comme vous le prétendez, Monſeigneur, il le ſera un jour.

Basile, à part.

Il le ſera, j’en ſuis ſûr.

Le Comte, à part.

Inſpirons-lui de la confiance. (Haut, avec bonté, à Fanchette.) Allons, ouvrez-moi votre cœur. Je veux au moins obtenir votre amitié.

Fanchette.

Monſeigneur, vous l’avez déjà, & mon reſpect…

Le Comte, à part.

Ce reſpect m’aſſomme.

Basile.

Il n’aime pas à en impoſer en amour, c’eſt bien différent avec ceux qui le ſervent.