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teſſe ; mais briſons là-deſſus, & parlons de votre parente. Je crois qu’il eſt convenable que vous alliez au-devant d’elle pour la feliciter ſur l’heureux événement qui la rejoint à ſon époux. Elle ſera ſenſible à cette marque de votre attention.

La Comtesse.

Je n’aurois oſé vous en demander la permiſſion, & je ſuis enchantée que vous m’ayez prévenue. Ce n’eſt pas le devoir qui me guidera auprès de ma parente, mais le ſang & l’amitié.

Le Comte.

Comme Chérubin eſt du même ſang, il faudra qu’il vous accompagne.

La Comtesse.

Vous ſerez donc de la partie ?

Le Comte.

Je ne puis aller à Madrid. Je ne pourrois garder l’incognito dans cette circonſtance.

La Comtesse.

Mais vous pourriez venir avec nous juſqu’auprès de l’Eſcurial. Vous auriez l’occaſion de voir votre Oncle.

Le Comte, d’un ton embarraſſé.

Je le voudrois de tout mon cœur ; mais j’ai donné parole à mes Gens d’Affaire pour après demain. Si pourtant la choſe eſt poſſible, je ne me priverai pas de ce plaiſir. Je vais donner les ordres pour ce départ, tout de ſuite après le mariage.