Vous me faites ſans ceſſe des queſtions qui offenſent ma délicateſſe. Vous, Monſieur, qui avez tant de torts à mon égard ! je ne vous parle cependant de rien. J’étouffe dans mon cœur des reproches que vous avez trop mérités. Du moins, ne ſoyez pas injuſte : ſi je vous pardonne tout, faites moi grace de ce que vous n’avez rien à me reprocher.
J’en conviens, mon adorable Comteſſe ; mais, à travers mes erreurs, je n’ai jamais ceſſé de vous eſtimer.
Ah ! je ſuis bien ſûre de celui-là : je l’ai trop mérité, & voilà mon ſeul tort envers vous.
Vous en êtes plus méritante & plus reſpectable.
Mais moins aimée.
Ah ! le reproche eſt ſanglant. Eſt-on jaloux quand on n’aime pas ?
On l’eſt par amour-propre & par orgueil. Voilà comme vous m’aimez.
Vous êtes injuſte à votre tour, ma chère Com-