prendre cette nouvelle. Votre parente, qui l’eſt en même tems du Marquis, vient d’être réunie à ſon époux le Duc de Médoc : on a réhabilité leur mariage, qui couronne une confiance que les années & l’abſence n’ont pu affoiblir de part ni d’autre. Ils viennent nous voir ; voilà leur lettre. Je vais donner mes ordres pour les recevoir. (à Chérubin.) Venez avec moi, Monſieur le Marquis.
Scène V.
Quel bonheur pour ma parente ! (Après avoir lu bas.) Elle parle de toi, Fanchette.
Hélas, je ſuis la ſœur de lait de leur fille infortunée, qui mourut âgée de trois mois, à ce que m’a raconté mon père.
Ma tante Mathurine m’a parlé très-ſouvent de tout cela. Elle pleuroit en ſe reſſouvenant de la cruauté qu’on avoit miſe en ſéparant ces deux époux, & regardant Fanchette, elle lui diſoit : » Tu aurois joué un grand rôle, mon enfant, & moi aussi. » Car elle avoit de l’ambition, pour une payſanne. Son mari n’eſt qu’une bête ; mais