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avoir été caſſé, votre parente fut miſe au couvent, & le Duc exilé.

Chérubin.

Eh bien, Monſieur le Comte ?

Le Comte.

Ce mariage vient d’être réhabilité, & la cérémonie a été faite à la Cour.

Chérubin.

Quel bonheur ! ma Famille eſt donc enfin tout-à-fait relevée ?

Le Comte.

Ce n’eſt pas tout. Ce couple infortuné, autant qu’intéreſſant, vient nous voir ; mais ce qui me paroît bien ſingulier, c’eſt qu’ils me parlent dans leurs lettres d’Antonio, & beaucoup de Fanchette.

Figaro, rêvant & ſe frappans la tête.

Je ne me trompe pas. Ai-je rêvé cette hiſtoire, ou bien eſt-ce Suſanne qui me l’a racontée ? Je vais vous mettre au fait. Je vaux mon peſant d’or pour me retrouver dans ces aventures. La femme d’Antonio fut priſe pour Nourrice, & on l’emmena avant qu’elle fut accouchée ; l’enfant de cette dame mourut au bout de trois mois, Mathurine revint dans ſon village avec ſa fille, chargée de bijoux & de préſens. J’imagine qu’il n’y a pas eu de ſa faute ſi l’enfant eſt mort, & comme Fanchette eſt ſa ſœur de lait en venant dans le pays, ils ſeront fort aiſes de la voir.

Le Comte.

Il eſt incroyable & n’eſt jamais en défaut ; il