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geuſe. Ce mal me gagne, il faut que je tâche de m’en corriger.

Chérubin.

Qu’eſt-ce que tu marmotes-là, tout ſeul ?

Figaro, groteſquement.

Mes patenotres, que j’avois oublié de dire ce matin. Dame, l’amour, à moi, ne m’empêche pas de faire mon devoir.

Chérubin.

Tu es toujours fou. Que tu es heureux d’avoir conſervé cette gaieté !

Figaro.

Eh ! que ſerois-je ſans elle, avec tous les embarras du ménage, & les martels en tête que ma femme me cauſe ? Mais parlons de Fanchette. Elle vous tente, à ce qu’il paroît, & je devine que vous ſentez pour elle, ce que le Comte éprouvoit pour Susanne. Le droit du Seigneur ne vous tient il pas au cœur ?

Chérubin.

Non, Figaro.

Figaro.

Quoi donc ? Je croyois, moi, que c’étoit ce qu’il y avoit de plus joli que le droit du Seigneur. Préparer une mariée au pauvre benêt de mari, qui l’attend… Mais c’eſt charmant cela ! Le diſcours du Seigneur influe dans le ménage.

Chérubin.

Laiſſe là la raillerie.