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médiocre accommodement à un célèbre procès. Je dirai à cette occaſion que j’avois fait part il y a quinze mois à M. C. de B… d’une petite Pièce antérieure au Mariage de Chérubin ; ſa délicateſſe fut bleſſée, & ne trouva pas le but morale aſſez bien obſervé : l’écolier n’imite jamais parfaitement ſon Maître, & je crus que je ne pouvois mieux réparer mes torts qu’en mettant dans mon Mariage le but moral qui manquoit non ſeulement dans la première pièce que j’avois produite dans ce genre, mais encore dans toutes les productions qui tiennent au Mariage de Figaro ; il paroît que je n’ai pas mieux réuſſi, malgré toute ma morale, aux yeux de M. C. de B…, qui cependant me fit la grace de m’écrire pluſieurs Lettres aſſez obligeantes ; j’ai cru que, dans mon malheur & dans le fatal événement qui m’eſt arrivé à la Comédie Françoise, M. C. de B… pourroit au moins me donner quelques bons conſeils, s’il ne défendoit pas ma cauſe ; & comment ne me ſerois-je pas flattée qu’il l’eût défendue avec ardeur & zèle ? N’eſt-ce pas un homme d’eſprit ? un homme qui connoît toute l’importance d’une affaire délicate, & qui fait les loix comme tous les Procureurs enſemble ; & lorſqu’une femme ne lui demandoit que ſes avis pour répondre à une querelle d’Allemand que la Comédie Françaiſe lui avoit faite,