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Les enfants qui ne seraient qu’externes trouveraient dans leur mère un répétiteur affectueux, empressé : pendant les congés, les longs mois de vacances, les études ne seraient pas négligées, la famille doublerait le collège, ce qui certes n’aurait aucun inconvénient.

Là où il y a plusieurs enfants et peu de fortune, ne se­rait-ce pas aussi un moyen d’épargner bien des dépenses.

La veuve même sans ressources aurait la possibilité de donner une certaine instruction à ses fils.

M. Barbey-d’Aurévilly voudra-t-il comprendre enfin quelle est la vraie mission de la mère selon moi.

Maintenant essayons d’avoir encore raison du préjugé qui veut que la femme auteur ne puisse pas écrire sans s’exposer à négliger son ménage et ses enfants.

On conviendra, n’est-ce pas, que tous les hommes ont le droit de cultiver les belles-lettres ; pourtant ne prennent la plume que ceux qui se sentent ou croient se sentir des aptitudes, et ceux qui ont le temps de s’adonner à cette carrière.

Pourquoi en serait-il autrement pour la femme ?

Il est très-vrai que sa mission est de mettre des citoyens au monde, mais enfin elle ne passe pas sa vie en travail d’enfantement, et il y en a beaucoup à qui Dieu refuse les joies de la maternité.

Il y a aussi les jeunes filles sans fortune qui pour cela même n’ont pas trouvé de maris.

Celles qui se dévouent à des parents vieux, infirmes, dont elles sont les seuls soutiens.