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son drame n’est pas une glorification de l’adultère, comme on a traîtreusement voulu l’insinuer : c’est son expiation terrible et effrayante.

Le crime a été commis, mais les coupables ne sont pas justifiés. L’épouse parjure meurt de honte et de remords.

Que désirez-vous de plus M. d’Aurévilly ? Qu’elle soit damnée dans l’autre monde ?

Mais alors votre Dieu n’est plus le nôtre : celui des chrétiens, un Dieu de pardon et de miséricorde.

Le complice de la femme, le docteur Maxwell, expie aussi son crime pendant vingt ans, et de plus il se repent. Un homme qui se repent pour avoir commis un crime de ce genre, n’est-ce pas là une œuvre de haute moralité, l’inspiration d’un grand cœur et d’un grand esprit !

Les hommes ont-ils souvent des remords pour ces choses-là… l’opinion publique et la loi les absolvent de ce méfait, à quoi servirait le repentir ?

Dans le drame de Mme Sand les choses se passent au­trement que dans la vie réelle, j’en conviens, l’homme se repent et expie sa faute, est-ce cela qui froisse la suscep­tibilité de M. d’Aurévilly.

Maxwell est séparé de sa fille tant qu’il la voit heu­reuse ; mais lorsqu’il apprend la mort de son père d’après la loi, lorsqu’il voit que la vieille grand’mère à qui la jeune fille a été confiée est à la veille de mourir, il dé­voile le mystère et vient offrir son dévouement et son affection. Sa fille le repousse, le maudit et il est forcé d’implorer son pardon… Un père réduit à rougir devant