Comme vous voyez, elle n’est pas précisément belle, cette femme qui inspire des passions et des désirs inextinguibles, mais a-t-elle au moins les qualités de cœur qui rachètent ses bizarreries ? est-elle accessible à cet amour grand d’abnégation et de dévouement qui excuse bien des folies ?
Non, pas du tout, c’est bien comme l’auteur l’appelle une lionne assoiffée (sic) d’amour, une femme aux instincts grossiers de la bête.
Et c’est après nous avoir dépeint un type comme celui-là qu’on ose nous dire : « Voilà une femme, une vraie femme ! » Il est encore un autre type de femme que M. Barbey-d’Aurévilly affectionne aussi, c’est la dévote.
Dans le compte rendu qu’il faisait du livre de M. Aubryet, les Patriciennes de l’amour, après avoir rendu hommage aux sentiments élevés qui ont dicté l’ouvrage et à sa valeur, il adresse ce petit reproche à l’auteur :
« Parmi ces types purs, charmants, que vous avez dépeints comme pour prouver au diable qu’il y a des sirènes sans écueil, du devoir bien plus séduisant que toutes les sirènes à écueils, et qu’il y a enfin des diableries plus fortes que les siennes et qui sont celles de l’innocence, de la vertu et du dévouement.
« Parmi ces types, vous avez oublié la sainteté ; j’aurais voulu y voir la sainte aussi. Mais elle n’y est pas. Quel dommage ! Toutes ces femmes dont vous parlez sont des êtres ravissants, mais humains, mais mondains, chrétiennement, oui, mais seulement comme des âmes bien faites.
Ce sont des cœurs vierges prêts à la tendresse ou des