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aile gauche[1], et c’est ainsi en effet que le vaste domaine de Tchinghiz-khan se présente à nous dans l’histoire. Le centre administratif est Kara-koroum (fondation de Tchinghiz-khan), la droite est le pays des Tou-kioue (Turcs, Tartares occidentaux), la gauche, le pays des Tartares-Mandchoux, et cet ensemble était officiellement dénommé : Mongols de la droite, Mongols de la gauche, Mongols du milieu.

Langlès, dans les considérations dont il accompagne l’alphabet mandchou[2] ; Klaproth, dans la préface à sa Chrestomathie mandchoue[3] ; Abel Rémusat, dans sa notice sur le dictionnaire intitulé : Miroir des langues mandchoue et mongole[4], consacrent à plusieurs reprises cette même confusion qui fait mongoles toutes les nations tartares, sans que, chez aucun de ces écrivains, nous puissions recueillir un motif explicite à l’élasticité de ce terme : Mongol.

Cette élasticité dont, à ma connaissance, aucun ethnographe n’a encore recherché la cause, parce que fort probablement aucun ethnographe n’avait encore eu besoin de s’en rendre compte, réside, nous allons nous en convaincre, dans l’étymologie même du mot Mongol, étymologie parlante par elle-même et par sa provenance.

XIII

À propos du mot : « Mongol », qu’elles écrivent constamment « Mogol », les Annales des Huns s’expriment ainsi : « Mogol-khan et sa postérité formèrent un puissant empire

  1. Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque du Roi, t. XI. Pièces diplomatiques tirées des Archives de la République de Gênes, par Silvestre de Sacy, p. 62, note 1.
  2. L. Langlès, Alphabet Mandchou, rédigé d’après le Syllabaire et le Dictionnaire universel de cette langue, 3e édit. Imprimerie impériale, 1807.
  3. J. Klaproth, Chrestomathie Mandchoue ou Recueil de textes Mandchoux, Paris, Imprimerie royale, 1828.
  4. Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque du Roi, t. XIII. Notice sur le Dictionnaire intitulé : Miroir des langues mandchoue et mongole, par Abel Rémusat, p. 1 et suiv.