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et de ses parents illustres, dont quelques-uns ont porté le titre de kaân, d’autres n’ont pas eu d’empire particulier ; avec un abrégé de l’histoire des différents princes contemporains jusqu’à ce jour. »

Plus loin, au cours de cette intéressante préface, Raschid-eldin dit encore : « Turcs et Mongols se ressemblent d’une manière frappante et furent, dans l’origine, désignés par le même nom[1]. »

Les Annales des Huns confirment cette communauté d’origine dans les termes suivants :

« Alingé-khan eut deux fils jumeaux, l’un appelé Tatar et le second Mogul ou Mung’l, entre lesquels il partagea ses États. C’est du premier de ces princes que la tribu des Tartares prétend être descendue, de même que celle des Mogols rapporte son origine au second[2]. »

Il est donc acquis par les termes exprès de l’exposé emprunté à Raschid-eldin et par la généalogie que fournissent les annales des Huns que, dans la pensée des Orientaux les mieux instruits de la situation ; dans la pensée de ceux à qui leur position officielle et particulièrement favorable a permis de persévérantes et de profondes recherches, que Turcs et Mongols ont même origine, ou tout au moins, qu’ils ont été, dès les temps les plus reculés, confondus dans l’esprit des peuples de l’Asie centrale, et admis dans les temps modernes, sous la dénomination générale de Mongols.

Cette apparente confusion n’est pas particulière à notre écrivain persan et aux annales des Huns. Silvestre de Sacy, commentant un traité conclu entre les ambassadeurs génois et Khan Mogol du Kiptchak, fait observer à propos de cette expression : Brachii recti imperii Gazariæ, que les Mogols et les Tartares étaient dans l’usage de diviser leur empire, comme leurs camps et leurs armées : en aile droite et en

  1. Raschid-eldin, Histoire des Mongols, Collection orientale. Traduction de Quatremère, t. I, Préface, p. 53 et et suiv.
  2. De Guignes, Histoire générale des Huns, t. II, liv. i, p. 7.