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et de malfaiteur[1]. Ainsi donc, pour désigner honnêtement un habitant du Dardistan, ce mot vaut moins que le mot Rural, qui a eu cours un instant à Paris pour désigner un habitant des départements ; moins encore que le mot Cockney pour désigner un habitant de Londres.

Dans ces conditions : ou bien je franciserai tout à fait le mot, et je dirai : Darde, comme nous disons : Sarde, comme nous disons : Parthe, ou bien je m’en tiendrai au mot Dardi, que le temps et des autorités considérables ont consacré, et comme, dans l’un et l’autre cas, je suis assuré de ne blesser ni les convenances prochaines ni les convenances lointaines, je n’accepte pas, sur ce point, la leçon, à mon avis incorrecte, de M. Girard de Rialle.

III

Même après cette longue dissertation j’ai à parler encore des Dardis, ou du moins du mot Dardi. Ce que je peux avoir à dire maintenant à l’occasion de ce mot change la nature de la discussion.

Je veux ici dénoncer et repousser un procédé d’argumentation qui ne devrait pas avoir sa place chez nous et entre nous et qui joue cependant un rôle presque prépondérant dans l’exposé des griefs qu’a relevés à ma charge M. Girard de Rialle parlant sur ma communication du 6 avril dernier.

À propos du mot Daldi qui intervient dans le livre : Mongolie et Pays des Tangoutes, de M. le colonel Prjévalski[2], j’ai fait observer, en reprenant le mot pour mon compte, qu’il est exactement le même que Dardi, parce que les Chinois remplacent l’articulation R, qu’ils n’ont pas, par l’articulation L, qui fait partie de la gamme phonétique de leur vocabulaire.

  1. The name Dard may have come to be used as an ethnological term in the same way as Dahyu a robber. Même ouvrage, chap. xiv, p. 157.
  2. Un volume in-8o, Hachette et Ce, 1880.