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de figurer activement dans ces récréations de famille. Elles s’adjoignent toujours quelques musiciens et se font bien payer.

Les filles de la daïyâ ne sont, pas plus que les dêva-dasi des temples, vouées à la virginité perpétuelle ; elles ne négligent au contraire aucune bonne et fructueuse occasion de justifier leur réputation d’aimables et complaisantes personnes[1].

Aux pays arabes et musulmans les almées font les plus charmantes délices des fêtes publiques et particulières.

Le mot arabe almée signifie savante.

La danse des almées est surtout composée d’attitudes voluptueuses, attitudes que ces femmes savent adapter aux faits que relatent leurs chants et aux scènes en vers qu’elles débitent assez ordinairement avec un véritable talent.

Les almées sont le plus souvent de belles femmes et toujours de complaisantes personnes.

Les almées ne sont point admises dans l’intimité des familles respectables[2].

L’existence débraillée des danseuses en Orient y a fait de la danse un exercice déshonnête auquel les dames du monde ne se livrent point.

En Orient, les hommes ne dansent pas, ils sont musiciens instrumentistes. Les femmes dansent, chantent et déclament.

Les gouverneurs des grandes provinces, en Perse, ont généralement dans leur train de maison une bande de danseuses et une bande de musiciens. Les femmes y sont plus nombreuses, afin de parer aux vides que font parmi elles les indispositions passagères.

Dans l’Asie moyenne comme dans l’Inde, il n’y a pas de fêtes sans danseuses. En Perse elles sont appelées à tous les grands festins nommés megelez, c’est-à-dire assemblées, et aussi à toutes les audiences des ambassadeurs.

Mais, en somme, malgré leur fréquente intervention dans

  1. Dupeuty-Trahon, Moniteur indien, passim.
  2. E.-W. Lane, Manners and Customs of the modern Egyptians, passim.