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M. de Ujfalvy me reproche de doter le Tibet par amour-propre d’auteur.

Ce compte de méprise désormais réglé avec M. de Ujfalvy, je passe à l’étude du compte nouveau que, dans sa libéralité, il veut bien m’ouvrir gratuitement chez lui.

II

M. de Ujfalvy qui me prodigue son attention a daigné, dans sa réponse imprimée, clore la série de ses observations par un conseil, dont je le remercie bien sincèrement, mais dont il eût pu s’épargner les frais.

« Je me permets aussi, dit en terminant M. de Ujfalvy, de recommander à M. Beauregard l’ouvrage de Lassen sur l’antiquité des Indes[1], ouvrage qui fait autorité en pareille matière. Il y verra, sur une carte dressée par les soins de M. Kiepert, au nord-ouest de l’Inde, le pays des Daradas, que Lassen et Kiepert considèrent comme faisant partie de l’antique Aryâvarta. »

Il y a beaucoup de bonne intention dans cette amicale invitation de M. Ujfalvy, je n’en doute pas, mais, comme sur d’autres points de sa réplique, il y a aussi quelque peu à reprendre. J’y trouve en effet : anachronisme et méprise.

L’anachronisme consiste ici à me venir en aide un peu trop tard.

Que M. de Ujfalvy veuille bien consulter mon premier mémoire et il y apprendra que, dès l’ouverture de notre discussion, j’ai identifié, comme descendance, les Dardis aux Daradas de l’antiquité sanscrite, et qu’il n’y a pas lieu, par conséquent, de me rappeler à l’ordre sur ce point. Puis, s’il lui convient de revoir mon second mémoire, il verra que sur cette question des Daradas-Dardis j’ai fait bien plus encore.

Je n’ai pas sans doute à faire savoir à M. de Ujfalvy que la contrée, où vivent aujourd’hui et depuis vingt-cinq siècles

  1. Le titre de l’ouvrage de Lassen est : Indishe Alterthumskunde, ce qui signifie : Archéologie indienne, et non pas Antiquité des Indes.