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truits, l’an 134 avant Jésus-Christ, par des peuples tartares venus de la Chine et nommés Yuechi[1], » Enfin, M. Girard de Rialle nous fournit sa part de témoignages pour l’affirmation de l’origine mongole des Bourouts du Dardistan, quand, dans son Mémoire sur l’Asie centrale (§ VI, p. 80), il prend soin de nous faire savoir que, parmi les nombreux idiomes qui sont parlés dans l’Asie centrale, figurent ceux dont se compose la branche Mongole qui se divise en trois dialectes : le mongol proprement dit, le kalmouk et le bouriate, c’est-à-dire le dialecte primitif des Bourouts, qui ont leur descendance au Dardistan.

Cette concordance de témoignages, qui des Bouroutes du Dardistan fait des Yuechi, reporte tout naturellement notre attention sur les Gètes et les Massagètes, qui sont les Yuei-tchi et les Ta-Yuei-tchi des géographes de la Chine pour les temps anciens[2].

XXVIII

Ma-touan-lin, ainsi que je l’ai déjà fait observer, enseigne que la terre d’origine des Yuei-tchi et des Ta-Yuei-tchi, gît au nord-ouest de la province de Chèn-si.

Autrefois la province de Chèn-si s’étendait du 32e au 40e degré de latitude et du 96e au 109e degré de longitude. C’est à l’ouest de cette province qu’était la terre d’origine des Yuei-tchi et nous sommes là en pays mongol.

Ptolémée signale des Massagètes dans le voisinage des Comedi et la Vallis Comedorum occupait, à l’estime de Ptolémée, rectifiée par Gosselin, un espace correspondant au 40e degré de latitude et au 109e (129 — 20)[3] degré de longitude[4], ce

  1. De Guignes, Histoire générale des Huns, t. I, p. 159.
  2. Le mot Yuei-tchi est fait des deux mots chinois youèi, lune, et tchi, branche : Branche lunaire. Les Ta-youè-tchi sont les grandes branches lunaires. Ta signifie « grand ».
  3. Ptolémée a compté ses parallèles de longitude à partir de l’extrémité la plus occidentale du vieux monde, du Cap Vert à peu près ; pour ramener ses longitudes au méridien de Paris, il faut en déduire les 20 degrés de différence.
  4. Cl. Ptolémée, Geographia vetus, in-fo. Amsterdam, 1619, p. 187 ; et Gosselin, Recherches sur la Sérique des anciens, p. 26.