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NOTICE

Du Bellay, ce poète plein de meftire et de goût, écrivait à du Thiers avec une liberté qu’excufe Ton amitié pour Magny :

... Toy donc à qui la France a défia retenu L’vn de/es plus beaux lieux comme feul auiourdhuy Où les arts ont fondé leur principal appuy^ Qpand au lieu qui f attend tu feras paruenu, Fay que de ta grandeur ton Magny fe rejfente. Afin que fi Bertrand defon Salelfe vante , Tu te puijfes auffi de ton Magny vanter. Tous deux font QyercinoiSy tous deux bas de fiature : Et neferoient pas moins femhlables d’efcriture, Si Salel avoitfceu plus doulcement chanter. Ce fragment de fonnet nous donne le fecret de la fortune poétique de Salel ; il nous montre dans le confeiller du Roi, Bertrand, le proteâeur de l’abbé de Saint-Chéron. Il nous révèle aulTi, dans Olivier de Magny, un poète non moins appuyé, mais d’un mérite nettement reconnu : il favait doucement écrire. Nous touchons ici à un point caraâériftique de l’hiftoire des Soufpirs U des Regrets. Magny a parfemé fon livre d’indifcrétions graves, de railleries audacjeufes. 11 racwte fes amours aulTi cruement que Villon, dont il eft un petit-fils. Il palTe en revue, fans la moindre pitié, tous ceux des gentilshommes, fes amis, qu’ont défigurés d’inavouables maladies. Il fe rit du