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NOTICE

Un dernier rapprochement nnontrera, à l’égal des obfervations précédentes, quelle vraifemblance, finon quelle réalité préfente l’hiftoire des amours d’Olivier de Magny & de Louife Labé. Le 175* fonnet des Soufpirs fe termine ainfî :

l’auoy tant pourfuiuy qu’on m’auoit acordé Le bon tour que i’auoy longuement demande ; Mais quand ce vint au point que ie le pouuoy prendre, le dtuins impotent & ne fcev{ faire rien. On lit, d’autre part, dans Louife Labé, S. 16 : Vn tems fay vu & confolé plaintif Et défiant de mon feu peu hatif : Mais maintenant que tu m’as embrafée Et fuis au point auquel tu me voulois : Tu as tajlame en quelque eau arrojée Et es plus froid qu*ejire ie nefoulois, -Indépendamment de leur intérêt particulier, ces divers extraits ont une autre importance. Ils établiflent l’antériorité des Soufpirs de Magny fur les Regrets de du Bellay. Ce dernier recueil ne fut d’ailleurs imprimé qu’en 1558 ; mais les Soufpirs U les Regrets étant l’œuvre de deux amis, en voyage, dans le même pays, à la même époque, on s’accoutuma à attribuer toutes les priorités* au poète qui avait la plus précieufe, celle du talent.

Une autre particularité devait, à fon tour, être invoquée dans ce fens. Les Regrets font dédiés 4 Jean