chose n’est pas pour te déplaire. J’en suis enchanté ; les choses iront mieux ainsi et, pour ma part, j’aimerais te voir une situation solidement établie.
— Mon Dieu ! père, la situation…
— Allons, voilà ce qu’elles disent toutes : la situation !… Elles négligent la situation, quand elles ne la méprisent pas ; mais, mon enfant, la situation est la principale des choses à considérer dans le mariage : un établissement sérieux, c’est une garantie de bonheur.
— Je voulais dire père, que je ne croyais pas la situation si brillante.
— Très brillante. Et tant mieux, puisque le reste s’y trouve encore par surcroît.
— Certainement, mon père.
— Comment, certainement ?
— Je voulais dire… fit Germaine embarrassée.
— Allons, ne cherche pas à revenir sur le mot qui t’a échappé et qui me fait comprendre que vous vous étiez entendus, petite cachotière ; ça n’a d’ailleurs plus beaucoup d’importance, puisque tout est pour le mieux.
— En effet, père, il m’avait promis de venir sans tarder faire sa demande. Je vois qu’il a tenu sa promesse.
— Tu y tiens donc beaucoup ?
— Je vous l’avoue.
— Tant mieux, tant mieux. Car encore une fois, ce mariage te fera un établissement très brillant et même consolidera très solidement ma situation politique.
— C’est ce que je ne savais pas.
— Comment, tu ne sais pas que le baron est très influent dans le département ?
— Le baron ? Quel baron ?
— Mais le baron dont tu seras la baronne. Peste ! Baronne ! Ça n’est pas rien.
— Le baron est venu demander ma main ! s’écria Germaine stupéfaite en se levant.
— Sans doute, voilà un quart d’heure que nous en parlons, et tu as l’air de comprendre et d’approuver !
— Pas du tout, nous parlons mariage, mais nous ne parlons pas baron !
À ce moment, si les deux interlocuteurs n’avaient pas été aussi absorbés par l’orage naissant qu’ils sentaient prêt à éclater au-dessus de leur tête, ils auraient entendu le crissement bien léger pourtant de la porte qui menait à la