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LA VILLE ENCHANTÉE

Rien de ce qui déchaîne les appétits vers le lucre ou la jouissance comme dans une grande ville, Paris, par exemple, cette capitale du monde. Et cependant je vois toutes les pires convoitises se développer parmi nous d’une façon alarmante. On a soif d’argent et de plaisir. Gros-Jean, notre fermier, se tue pour arrondir son avoir. Jacques boit tout l’argent qu’il gagne à faire des tonneaux ; Jean-Pierre est à l’affût du moindre sou, qu’il gaspille ensuite pour des fins moins avouables encore. Il s’en cache d’ailleurs et fuit mon regard quand il me rencontre. Jacques, au contraire, se montre plus crâne et défie le qu’en-dira-t-on. Le reste de Semur est à l’avenant. Chacun y vendrait son âme pour un louis. Leur âme ! Ils riraient au nez du naïf qui leur dirait qu’ils ont une âme et qu’on peut la vendre.