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LA VILLE ENCHANTÉE

toyens devina en un clin d’œil ce que je me proposais de faire. Un à un, tous se découvrirent et vinrent se ranger derrière moi. De mémoire d’homme on ne vit jamais pareille procession dans les rues de Semur. Notre épuisement à tous, nos yeux d’insomnies et nos figures ravagées ajoutaient encore à la solennité du spectacle. J’ai su depuis par M. le Curé que nos pas lourds mais décidés, résonnant sur le parvis de la cathédrale, firent courir un frisson à travers la foule des femmes qui nous avait précédés dans l’église. Nous entrâmes au moment où on allait exposer le Saint-Sacrement. Avec la merveilleuse vivacité de leur instinct, toutes les femmes comprirent aussitôt notre pensée. Elles s’écartèrent pour nous laisser un chemin jusqu’au sanctuaire et se replièrent en cercle derrière nous. Ayant placé le Saint-