Page:Oliphant - La Ville enchantee.djvu/295

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
262
LA VILLE ENCHANTÉE

On ne m’obéit pas sans difficulté, mais enfin, peu à peu, la maison rentra dans le silence. Pour moi, il ne m’était plus possible de dormir. Je me levai avec aussi peu de bruit que possible et j’allai m’asseoir sur le petit banc devant la porte. Rien n’était encore visible. C’était mieux ainsi, car je n’avais plus la force de rien regarder. Je respirais à pleine bouche l’air frais du matin, et, quand j’entr’ouvrais les yeux, je saluais, avec délices, le pâle bleu qui commençait à s’insinuer dans les ténèbres. Lentement je sentais tout mon être se détendre. Une étrange douceur me pénétrait. Enfin les larmes vinrent sans effort, sans souffrance, moi qui croyais n’avoir plus de larmes, moi qui n’avais pas pleuré une seule fois depuis ces trois jours. À ce moment je reconnus Agnès qui s’était blottie