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LA VILLE ENCHANTÉE

pouvions nous tenir d’aller sans cesse prendre des nouvelles et de chacune de nos visites nous revenions plus consternées. La nuit venue, on se relayait sur une petite colline d’où l’on commande Semur, pour voir si rien de nouveau ne se produisait. Agathe de Bois-Sombre, nos enfants à toutes les deux et moi nous avions pris une petite chambre, près des combles. Cette pauvre Agathe passait son temps à prier et à pleurer, mais malgré toute sa dévotion, elle n’avait plus de courage. Elle s’imaginait que notre épreuve allait durer jusqu’à la fin du monde ; elle écrivait à son mari de l’emmener ailleurs et de renoncer à Semur. Elle est faite ainsi. Rien ne lui a jamais manqué et la moindre contrariété l’accable. Pour moi, j’ai bien connu les privations de tous genres dans mon enfance, car mes parents n’étaient pas