Page:Oliphant - La Ville enchantee.djvu/230

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
197
LA VILLE ENCHANTÉE

Quel étranger aurait-il pu comprendre ce qui se passait alors dans mon cœur ? M. le Curé, un ami, un frère, pourtant, était accouru auprès de moi, blême d’émotion. Il me vit, mais aussitôt il détourna la tête, en étouffant un sanglot. Ni de la terre, ni du ciel, aucun enfant ne l’avait jamais appelé du nom de père. Aucune branche d’olivier, apportée par une petite main infiniment tendre, ne l’attendait dans sa maison.

Je quittai la chambre, en prenant soin de fermer la porte, pour que rien ne fût changé quand ma femme reviendrait. Je pris le bras de M. le Curé et nous descendîmes dans la rue. Dès cet instant, nous étions comme deux frères et cette union nous rendait plus forts. Le silence et le vide nous faisaient moins peur. Nous avions repris chacun notre voix naturelle, bien