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LA VILLE ENCHANTÉE

souffrais pour eux, mais aussi pour moi-même, consterné que j’étais de les trouver presque aussi impuissants que nous. Les seconder, j’aurais tant voulu, mais que suis-je ? un malheureux, un visionnaire dont tout le monde plaisante. Et pourtant je n’y pus tenir : « Envoyez-moi parmi eux, criai-je, je leur dirai vos désirs en termes qu’ils comprendront ! » Mes paroles résonnèrent étrangement dans le silence et la solitude de cette salle, pleine pourtant. Saisi d’une peur nouvelle, je pensai m’évanouir. Mais au moment où je perdais connaissance, la claire vision des êtres qui m’entouraient me fut rendue. Les beaux visages, aux yeux de douceur et de clarté ! Une ombre triste passait sur leurs fronts d’où rayonnait pourtant une béatitude céleste. Cela ne dura qu’une seconde, moins encore sans doute. Une main