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LA VILLE ENCHANTÉE

Mais, au sortir de l’adolescence, un charme imprévu me posséda qui me donna le goût de la vie. Le sourire d’une beauté mortelle m’avait pris le cœur. J’aimais les fleurs qui me parlaient d’elle et le soleil qui se reflétait dans ses yeux. Elle mourut. J’ensevelis ma joie avec elle. Depuis lors, je n’ai plus guère pensé qu’aux profonds abîmes qui l’avaient engloutie, comme tout le reste.

J’étais chez moi, dans mon jardin, à l’heure où les autres ont quitté Semur. L’esprit et le cœur troublés, il me semblait que je touchais à la crise de ma vie. Depuis la nuit où j’avais conduit M. le Maire hors des murs et où nous avions tous les deux senti la pression de cette multitude envahissante, je m’attendais confusément à quelque bouleversement extraordinaire. La sommation affichée sur les portes de la cathédrale