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LA VILLE ENCHANTÉE

que dura le siège, aucun étranger ne fut aperçu.

Nous n’avions même pas songé à organiser le campement. Une tente, grossièrement improvisée entre deux arbres abritait les invalides et les inactifs contre les ardeurs du soleil et l’humidité de la nuit. Les autres, quand ils ne pouvaient plus se tenir debout, s’étendaient à l’ombre de quelque buisson, mais toujours sur le qui-vive et incapables de s’abandonner au repos. Nous ne nous serions pas résignés à perdre de vue notre ville. À chaque minute, il nous semblait que les portes allaient s’ouvrir, qu’une brèche s’offrirait par où nous pourrions nous élancer à la conquête des ténèbres. Du moins nous flattions-nous de ces idées belliqueuses, oubliant l’affolement que nous avait causé jusqu’ici le moindre contact avec