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LA VILLE ENCHANTÉE

Quand on se réveille, le matin, il faut d’ordinaire un certain temps pour reprendre conscience de soi-même. Pensées et sentiments flottent confusément entre les souvenirs de la veille et les prochaines occupations de la journée qui commence. Ce matin-là, au contraire, bien qu’il fît encore très noir, je me sentis du coup, pleinement lucide et prêt à l’action, comme un voyageur qui s’est fait appeler de bonne heure pour ne pas manquer son train. Je me levai donc sans muser d’aucune sorte ; et, sans plus de surprise que si tout cela eût été prévu la veille, je vis ma femme, déjà tout habillée, aller et venir, remplissant de linge une petite valise. Nous nous hâtions en silence. Une fois habillé, je fis du regard le tour de ma chambre, pour voir si je n’avais rien oublié, comme lorsqu’on laisse une chambre d’hô-