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LE TALISMAN

elle leva les yeux vers le ciel piqué de milliers d’étoiles, et son regard rencontra celui de Sélim, ardemment baissé sur elle.

Depuis un moment, ils marchaient sans parler, se sentant tous deux émus, comme s’il y avait eu quelque chose entre eux… Mais les yeux d’Yvaine rencontrèrent ceux de Sélim et leurs âmes furent sous le charme.

Un rayon de lune argentait les cheveux légers de la jeune fille et faisait briller comme deux diamants ses douces prunelles bleues.

Enivré par cette beauté si vraie, Sélim prit la petite main qui ne se dégagea pas et murmura doucement, si doucement qu’il lui sembla que la brise seule avait dû entendre ses paroles et les emporter au loin.

— Oh ! Yvaine… Yvaine chérie…

Le cœur de la jeune fille battit bien fort et une larme de joie perla au bord de ses longs cils…

Mettant dans son accent toute sa passion d’Oriental et toute l’ardeur de sa jeunesse, Sélim laissa échapper le secret de son cœur :

— Yvaine ! si vous saviez comme je vous aime !… Depuis si longtemps je ne vis