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DU PHARAON

mandant s’il saurait se résigner, si le malheur voulait qu’elle soit perdue, sa petite fille si aimée, qui lui rappelait si bien la femme adorée qu’il avait perdue… Il souffrit tant, à ce moment, qu’il lui sembla qu’il sentait ses cheveux blanchir…

La nuit était presque tombée. Le ciel, d’un bleu sombre, encore frangé à l’ouest d’une longue ligne d’or sanglant, commençait à se piquer d’étoiles… Le Grand Sphynx regardait de ses yeux de pierre, son immuable sourire sur sa face mutilée, l’Orient où le lendemain réapparaîtrait le soleil… Le croissant de l’astre des nuits devenait visible.

Mais la beauté de ce crépuscule d’Égypte ne touchait pas M. de Kervaleck ; son cœur était trop lourd et son âme trop angoissée… Toute sa pensée n’était qu’à son enfant et ses yeux ne regardaient que pour l’apercevoir.

Soudain, dans le silence, trois coups de feu retentirent… un signal.

— Mon Dieu, pria tout haut le savant, vous avez entendu mon invocation et compris mon angoisse… Vous m’avez exaucé… Merci, ô mon Dieu… Yvaine est