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DU PHARAON

trahison plus claire encore : M. de Kervaleck, pris d’un sommeil si profond, Almée malade, droguée sans doute par Ahmed et remplacée par une bête inférieure, tout cela rendait visible la préméditation.

Mais elle dompta son inquiétude, et, courageuse, pendant que son cœur battait à se rompre, elle éclata de rire :

— Pauvre Ahmed, dit-elle, mais que veux-tu faire du Talisman du Pharaon ?

— Ce n’est pas pour moi, certes, répondit Ahmed, qui était loin d’avoir l’intelligence subtile de son complice Ali, c’est pour le savant Allemand Karl von Haffner…

— Maladroit, pensa Yvaine, comme tu me renseignes !… Et toi, dit-elle tandis que sa main nerveuse serrait le pommeau de sa cravache, quel intérêt as-tu dans ce vol ?…

— J’aurai de l’or… Mais j’aurai peut-être encore une plus belle récompense que vous me donnerez, vous… dit-il d’un ton qui glaça Yvaine, et que rendait encore plus compréhensible la menace de ses yeux cruels…

Yvaine de Kervaleck ne perdit pas sa présence d’esprit. — Mon Dieu, murmura-t-elle, protégez-moi !… Levant vivement sa cravache, bien affermie dans sa main, elle