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LE TALISMAN

Depuis deux jours, le camp était établi, et, bien qu’il dût s’enfoncer bien plus avant dans le désert, l’explorateur ne se pressait pas de donner le signal du départ.

Un après-midi, toute fine et gracieuse dans son seyant costume d’équitation, Yvaine pénétra dans la tente de son père, mais le savant dormait si bien que la jeune fille n’eut pas le courage de l’éveiller pour l’avertir de son départ.

Elle s’était, munie de son appareil photographique, voulant prendre des vues de ce pays égyptien qu’elle aimait. Elle déposa un baiser léger sur les cheveux gris et sortit sur la pointe du pied.

Ahmed, averti, lui amenait un cheval, mais Yvaine vit avec surprise que ce n’était pas sa rapide et légère Almée que le palefrenier tenait par la bride.

— Ahmed, dit la jeune fille, pourquoi as-tu sellé ce cheval gris ? Est-ce là ma monture ?

— Mademoiselle, dit l’Égyptien, je ne crois pas qu’Almée soit en état de sortir aujourd’hui !…

— Vraiment !… Pourquoi ?…

— Elle est malade… son flanc halète et son œil est terne.

— Je veux la voir. Où est-elle Ahmed ?