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LE TALISMAN

j’avais un indice, je n’hésiterais pas : je partirais pour l’Égypte et je ferais tout le nécessaire pour le trouver !

Un flot de sang était monté au visage d’Yvaine. Ses yeux brillaient, elle semblait si bien partager et les regrets et l’enthousiasme de son père, que le savant, ému, l’embrassa longuement.

— Ma petite fille, dit-il tendrement, j’ai là bien des merveilles, mais, va, c’est toi mon plus cher trésor !

Quelques minutes après, la porte du cabinet de travail s’ouvrit, livrant passage à un domestique qui apportait le courrier.

Le grand lévrier Derba s’était glissé derrière l’arrivant, avait traversé à pas feutrés le cabinet de travail et s’était dirigé vers la salle égyptienne. Bientôt, attiré par la fraîcheur de la mosaïque, il s’était couché, le corps à demi engagé sous le guéridon qui supportait l’amphore. Les yeux mi-clos, il regardait ses maîtres, très occupés au dépouillement de leur volumineux courrier.

Voyant qu’on ne prenait pas garde à lui, le chien allongea sa tête sur ses pattes fines et somnola.

Le bourdonnement d’une guêpe fut bientôt le seul bruit qui troublât le silence.