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LE TALISMAN

Kervaleck ne pouvait pas durer. Yvaine avait à peine trois ans quand sa mère mourut presque subitement, fleur délicate, fauchée en pleine jeunesse.

Depuis trois ans que sa compagne n’était plus, Pierre de Kervaleck avait entrepris des voyages lointains, emmenant toujours avec lui la petite Yvaine, dont la dévouée Paméla prenait soin et qui, à six ans avait déjà parcouru une bonne partie de l’Afrique.

Grand, bien proportionné, leste et vigoureux, explorateur courageux, Pierre de Kervaleck était le digne descendant de ses ancêtres ; la race se lisait en lui.

Sa méthode d’exploration ne comportait aucune violence. À l’instar des missionnaires, il n’opposait aux peuplades sauvages dont il avait traversé le pays, que la fermeté de sa volonté et la sérénité de sa parole toujours calme.

Les sauvages avaient compris que jamais cet homme ne leur serait hostile, qu’il ne venait pas chez eux pour les dépouiller et ils lui montraient leur reconnaissance à leur façon.

Les sorciers des peuplades noires encore fétichistes le comblaient de gris-gris et