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LE TALISMAN

avaient vécu de souvenirs et d’espoir… La vie certainement leur serait douce. Ils en avaient traversé les épreuves. Leur amour si sincère était un gage d’infaillible bonheur.

D’un regard, elle remercia Sélim pour toute la joie qu’il lui avait donnée. Il l’emmena vers un banc de pierre, à demi-caché par des fougères, et placé de telle sorte que de cet endroit on voyait et la roseraie et le menhir dans son champ de bruyères et d’ajoncs.

Sélim cueillit une rose superbe, l’effleura de ses lèvres et l’offrit à Yvaine qui, les joues teintées d’un léger incarnat, prit en souriant la rose et le baiser. C’est l’offre de cette fleur que, de la fenêtre, Férid-Pacha et Pierre de Kervaleck avaient vue ; c’est ce geste charmant qui leur avait fait deviner l’amour de leurs enfants.

Le doux secret pour s’envoler avait pris ses ailes au calice d’une rose…

— Quand notre espoir sera réalisé, chérie, dit Sélim, nous nous donnerons à nos deux patries… Nous passerons l’été en France, et l’hiver ici, à Gisèh où tout me rappelle le rêve qui a ensoleillé ma jeunesse et qui sera enfin une douce réalité.

— Je voudrais, dit Yvaine, que notre ma-