Page:Oligny - Le Talisman du pharaon, 1929.djvu/155

Cette page a été validée par deux contributeurs.
155
DU PHARAON

arbres. Yvaine s’approcha et ses yeux fixèrent un instant la pierre levée. Puis, détournant la tête, elle regarda Sélim.

— Je suis heureuse, murmura-t-elle…

Ses yeux se portèrent soudain sur une autre partie du jardin, cachée jusque là à ses regards. Elle aperçut une roseraie magnifique.

Sélim la guida à travers une large allée, bordée de rosiers. Elle remarqua qu’une seule variété de roses y était cultivée : la France, la plus belle, d’une si tendre nuance, d’un rose nacré si vrai et si doux.

L’allée se divisait bientôt en deux branches et la floraison rose continuait, à droite et à gauche. Au milieu, un jet d’eau vive retombait dans une vasque de granit.

Yvaine souriait… Elle comprenait la pensée de Sélim… L’allée de roses avait la forme d’un Y. L’initiale de son nom ainsi écrite avec cette fleur unique — et quelle rose convient mieux à une jeune Bretonne, que la rose France — n’était-ce pas là la pensée charmante d’un cœur aimant et d’une âme d’artiste ?

Et elle pensait à l’ibis d’Égypte qu’elle avait si bien soigné, comme un souvenir vivant de la patrie de Sélim… Tous deux