XXX
LE RETOUR
Quelques jours après, Sélim, qui avait son idée, était parti seul à cheval pour trouver, d’après les indications d’Yvaine, le camp de von Haffner. Il voulait demander à l’Allemand la raison de sa conduite et de son lâche attentat.
Quand il eut atteint le gué où le Nil était franchissable, il regarda l’horizon : la rive droite du fleuve était absolument déserte. Nulle trace de camp… l’Allemand avait fui…
Il se décida pourtant à traverser le Nil. Un sentier se trouvait un peu à sa gauche, assez large pour le passage d’un cheval. Il y dirigea sa bête, regardant le sol pour y trouver des traces. Soudain il s’arrêta et mit pied à terre… Il venait d’apercevoir, piqué tout droit sur la rive, un poignard — son poignard — celui qui avait tué le crocodile.
Il hésita un instant avant de saisir l’ar-