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DU PHARAON

mand respirait. Il n’avait plus en son âme que l’humiliation de la défaite. Il avait oublié son forfait et ne craignait plus ni ses ennemis ni leur vengeance.

La solitude et le calme des sables brûlants, portaient son esprit à la songerie…

Le Grand Désert d’Afrique, cette immense mer de sable, est souvent la proie d’un fléau : le simoun.

Tous les Africains craignent ce vent brûlant qui souffle du sud au septentrion, avec rage, fait tourbillonner, avec d’atroces sifflements le sable arraché aux dunes qu’il nivelle d’ici pour les reformer de nouveau plus loin, qui ne connait aucun frein, qui bouleverse, tue, étouffe, ensevelit. L’air alourdi devient irrespirable, le ciel est obscurci par le sable qui tourne, serré, fouette et brûle les visages, aveugle, remplit la bouche, les oreilles, les narines, et s’amoncelle enfin, linceul de poussière rousse.

Karl von Haffner n’avait pas pensé au simoun. Le fataliste Ahmed était sûr du châtiment, il l’attendait : c’était écrit !…

L’après-midi d’une de ces journées étouffantes qu’on connaît sous les tropiques, le vent commença à s’élever… Déchaîné, violent, impétueux, invincible, le simoun, le