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DU PHARAON

rendu fou, c’était le cadavre de la pauvre enfant, noyée et à demi-dévorée… Oh ! la hantise terrible, le plus grand châtiment des criminels…

— Regarde, Ahmed !

Et le traître regarda.

— Oh ! fit-il seulement, saisi d’une appréhension affreuse.

— Attrape cela, ordonna von Haffner, d’un ton qui ne souffrait aucune réplique, il me faut ce poignard.

Ahmed surmonta son horreur. Il saisit un long bâton, muni d’un crochet, dont il se servait pour fouetter les buissons et en éloigner les reptiles, et fut assez adroit pour atteindre et amener, de son bras de colosse, la dépouille du saurien.

Karl s’était précipité et avait ôté le poignard de la plaie béante. Il examinait la riche poignée damasquinée, aux dessins capricieux, admirablement exécutés… Au milieu des filets d’or, bien visible sur l’acier un S se détachait… Karl crut comprendre ; une sueur froide l’inonda.

— Ahmed, dit-il, ne connais-tu pas ce poignard ?…

L’Égyptien tremblait ; ses dents claquaient.