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LE TALISMAN

tirait sur ses rênes en renâclant et l’effroi seul l’empêchait de hennir.

M. de Kervaleck comprit le premier la cause de la frayeur de l’animal. À quelques pas de l’insouciant dormeur, rampait un des plus venimeux serpents, un aspic, semblable à celui dont la morsure fit mourir la belle Cléopâtre.

— Si cet enfant s’éveille et bouge, dit avec angoisse l’explorateur, il est perdu… L’aspic le mordra et son venin ne pardonne pas.

… Ali-Hassan, s’écria-t-il, soudain pris d’une inspiration, toi qui charmes les serpents, sauve-le…

— Puisque vous le voulez, dit l’Arabe, je vais essayer d’éloigner l’aspic… Si cet enfant s’éveille, dites-lui surtout de ne pas faire un mouvement…

Ali-Hassan tira de sa poche une flûte qui émit un son à la fois étrange et doux… Il joua d’abord une sorte de mélopée lente et bizarre, dont le son monotone attira l’attention du serpent. Il ouvrit la gueule, darda sa langue fourchue et siffla… Ali-Hassan augmenta graduellement la vitesse de sa mélodie… mais en même temps les yeux du dormeur s’ouvrirent…