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DU PHARAON

Sélim arrivait… Le bel animal qui ne se laissait approcher que par son maître ne chercha pas à fuir… Son long col baissé, il flairait avec bruit le pantelant Ali, dont la bouche entr’ouverte vomissait un flot de sang, et dont les yeux devenaient vitreux.

Sélim se détourna avec dégoût, et murmura, en flattant la tête fine de l’étalon gris :

— Justice est faite !…

Le jeune homme revint à grands pas vers la tente où Pierre de Kervaleck se tenait immobile, les yeux secs, le front brûlant…

— Pour l’amour d’Yvaine, dit ardemment le jeune Pacha, ayez du courage. Un des traîtres est déjà puni… Ressaisissez-vous et venez… Allons vite au secours de la victime de l’Allemand !

L’ardeur de Sélim galvanisa le savant. L’étalon gris et un autre bon coureur attendaient, venant d’être sellés à l’ordre du jeune homme.

L’espoir dans les yeux, les deux amis sautèrent en selle et repartirent à toute allure.

Une force invincible semblait diriger Sélim qui se mit à suivre, instinctivement, la rive gauche du Nil aux eaux vertes.